Brève histoire du verre
L’histoire du verre dans le grand Sud-Ouest Languedocien (à l’intersection de la Gaule Narbonnaise et de la Gaule Aquitaine) remonte à l’Antiquité période durant laquelle le verre était très commercialisé à travers tout le bassin méditerranéen, or à cette époque le verre n’était pas encore produit dans la région.
Les collections du Musée/Centre d’art du verre abritent des objets antiques du Ier siècle de notre ère issu de chantiers de fouilles organisés de la Société Archéologique du Ségala Tarnais, sur les plateaux calcaires du Carmausin, de l’Albigeois et du Cordais.
A partir du IVe siècle av J.-C., de nouvelles techniques de moulage permettent de produire des objets de dimensions plus importantes aux formes variées. Bols, Coupes, Coupelles, Assiettes, Skyphos, Caractères figurent alors sur les meilleures tables patriciennes de la société grecque et romaine.
L’invention de la canne à souffler dans la deuxième moitié du premier siècle av. J.-C., sur la côte Syro-Palestinienne, modifie les modes de production par la multiplication des formes d’objets et surtout de l’accroissement des quantités. Entre Alexandrie en Égypte et Sidon en Syrie, les ateliers primaires de production de verre brut et les ateliers secondaires de productions d’objets se développent. A la fin du premier siècle av. J.-C., le verre se diffuse dans l’ensemble des pays méditerranéens de l’Empire romain.
Au premier siècle de notre ère, en Gaule romaine les premiers ateliers de verriers Syriens (?), se situent notamment à Lyon, en périphérie de la ville antique, dans le quartier des arts du feu. La découverte d’une stèle funéraire du IIIe siècle de notre ère mentionne la présence de « Julius Alexander, africain de naissance, citoyen de Carthage... artiste verrier... »*
Aujourd’hui grâce aux travaux archéologiques, plus d’une cinquantaine d’ateliers de verriers, qui ont fonctionné entre le Ier et le VIIe siècle de notre ère, ont été découverts en France. Ils témoignent de l’importance de cette activité qui commence à décliner dès la fin de l’Empire romain.
« L’art de la Verrerie » est reconnu officiellement par les empereurs romains tels qu’Alexandre Sévère (205-235) qui met la verrerie au rang des Arts somptuaires, Constantin Ier (280-337) qui exempte les verriers des charges publiques par son édit de 337, mesure reprise par l’Empereur Théodose II (401-450) dans son code théodosien en 439.
* AMOURIC Henri, FOY Danièle. 1991, « De la salicorne aux soudes factices. Mutations techniques et variation de la demande ». Aix-en-Provence, Université de Provence, l’évolution des techniques est-elle autonome ? Cahier d’Histoire des Techniques 1, pp.39-75.